Séquences
de vie…
« Fin 1951, Luc Boulangé, naît en bord de Meuse dans les frimas du Nord de la Belgique , à deux pas des
Pays-Bas. Liège n'est pas loin. A l'abandon des culottes courtes, c'est la
descente sur la ville "radieuse". Il y fréquente l'Institut supérieur
des Beaux Arts de Saint Luc, astique ses pinceaux et travaille déjà la matière…
au tuyau d'arrosage (!). De l'époque 70, barbu parmi les barbus post-soixante huitards,
il ne retient de la ville que l'humour des contingences qu'elle lui offre,
provocant l'aléatoire. S'il dessine des canards dans le parc d'Avroy, ceux-ci
prendront la pose en copulant, comme pour remercier le jeune maître d'être
choisis comme modèles vivants. C'est le cadeau naturel des volatiles fait à une
personnalité singulière.
Au hasard des rencontres naturelles donc, il découvre l'univers des
handicapés mentaux et ressent vite le besoin d'agir avec eux sur leur véritable
potentiel artistique qui, jusqu'alors, n'avait jamais pu éclore, cloîtrés
qu'ils étaient dans leurs banales besognes artisanales. Sensible à la force de
conviction et de persévérance Luc Boulangé fonde l'association Créahm
(Créativité et Handicap mental [www.creahm.be], crée des ateliers pour
handicapés à Liège et Bruxelles, animés par des artistes. A son actif : l'organisation de plus d'une
centaine d'expositions individuelles et collectives d'œuvres d'handicapés
mentaux en Belgique et à l'étranger … La litanie de ses initiatives improbables
et créatrices est longue à narrer.
Sans lui, le film de Jaco Van Dormael "Le huitième jour"
(1996) n'aurait pu bénéficier des talents de Pascal Duquesne (lPalme d'or avec
Daniel Auteuil) et de ses comparses si le Créahm, sous la houlette d'un Luc
Boulangé leader et découvreur, n'avait "boosté" le comédien
trisomique.
Un nordiste qui n'entend pas l'appel du Sud et qui n'est pas attiré par
sa lumière n'est pas vraiment un gars du Nord. D'autant plus, si ce nordiste
est un artiste. Luc Boulangé en 1998 s'installe donc à l'Isle sur la Sorgue dans le Vaucluse,
puis à Cheval-Blanc, Cavaillon, Sarrians, Camaret sur Aigues et
aujourd’hui à Capestang sur un bateau amarré sur le canal du midi !
Le farniente ne l'atteint pas. Sa boulimie
légendaire redouble. Il fonde le Créahm Provence Internationale enfin CREAHM SUD.
Après une parenthèse de cinq années comme
gestionnaire d’un domaine viticole à Gigondas, il poursuit, libéré de toutes
ces contingences, son travail au BROU DE NOIX qui sous le soleil de provence
accepte quelques interventions de couleur bleue, il se risque même à des
réalisations colorées déstabilisant les fidèles de son travail ! »
BROU
DE MOI
Extrait de ‘’ Brou
de moi ‘’ Luc Boulangé expose à la galerie du Cirque Divers André Stas
« Dans
la pratique, on utilise le brou de noix pour préparer des teintures à nuances fauves,
très solides, qu’il est loisible d’appliquer sur le bois mais aussi sur des
toiles. Certains, dont Luc Boulangé s’évertue, équipés d’humides pinceaux et de
force chiffons, à caresser patiemment, pour ne pas dire amoureusement, la
surface ainsi foncée à la fin de faire sortir de l’ombre leur quant-à-eux
obscurs, dans les tons du havane, du gambir, du caoutchouc ou du kino de
Malabar.
Ces
derniers mois, tant Luc teinta et délava, que nous voici face à une vision du
monde peuplée, voire grouillante, tout en bonhommie et rondeurs. Des gnomes
matois, dûment chapeautés, vous scrutent de leurs yeux d’anthracite, poussent
leur nez rond dans vos affaires cessantes, se trouvent interdits de vous voir
découvrir leurs états d’âmes, si ce n’est simplement leur existence. Ces nutons
débonnaires, pour nombreux qu’ils sont, ont cependant chacun leur petit
caractère ; ils semblent issus d’un recueil de contes, gardant par -devers
eux plus d’un tour dans leur sac à malices »
Contact :Luc
Boulangé : Port Guery 34310 Capestang Tél : 00 33 6 76 88 46 29 boulangeluc@gmail.com
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